samedi 9 juillet 2011

TOM HARDY."article"

L’an dernier, le cinéma nous a offert deux          biopics relatant l’univers carcéral : le diptyque Mesrine s’échinant surtout à porter ce gangster en héros en survolant allègrement les scènes de hold-up et d’enfermement et La Bande à Baader, plutôt réussi, car crédible de par le traitement historique. Bronson impose un style bien           différent, car la touche d’onirisme apportée par Nicolas Winding Refn fictionnalise quelque peu l’histoire de ce dangereux prisonnier toujours vivant et en détention.                                         
Bronson
Car oui, Michael Peterson, devenu Charles Bronson (en référence à l’acteur de Un justicier dans la ville), réputé pour être le prisonnier le plus dangereux que l’Angleterre ait connu, mène aujourd’hui une vie d’artiste décalé (poèmes, romans, dessins) de sa cellule d’isolement. Mais avant d’en arriver là, son incarcération précoce dès l’âge de 19 ans, qui prouve son incapacité à trouver sa place dans la société, n’a fait qu’empirer le penchant sociopathe de ce monstre chauve moustachu à l’apparence humaine. L’angle montré dans ce film n’a justement rien d’historique, on l’observe tel l’animal en cage qu’il est. À la fois sadique et masochiste, il rêve de célébrité, se met nu pour accueillir comme il se doit les matons, s’entraîne dans sa cellule de 4m². Mais Refn n’oublie pas de disséminer quelques passages montrant le côté humain voire attachant du personnage, n’hésitant pas à utiliser un ton humoristique pour trancher avec les scènes de violence.
Cet homme, brute épaisse et ontagne de muscles, est presque caricatural tant son crâne chauve, son regard emprunt de folie, son rire tonitruant et ses bacchantes le rendent distinguable à des kilomètres. En ceci, Tom Hardy réussit un tour de force en ne se contentant pas d’une spectaculaire transformation physique, mais en passant de rôles de jeune premier beau gosse à celui d’un personnage réel et psychotique. On découvre grâce à l’acteur toutes les facettes de la personnalité de Bronson : le théâtral, le violent, le calme, l’humoriste, le désespéré… le tout sans jamais manquer de crédibilité.
La transformation de Tom Hardy pour Bronson
L’univers carcéral dépeint dans ce film fait retrouver par certains aspects les sensations de l’inimitable série Oz, qui traitait partiellement de l’isolement dans les prisons. Et là où Refn va plus loin que la série, c’est qu’il tente, à l’aide de l’inspiration trouvée dans les autobiographies de Bronson, de dépeindre ce qui peut se passer dans la tête de quelqu’un qui, malgré un comportement très violent et limite sanguinaire, n’a jamais tué une personne de toute sa vie. Comment, sans sombrer totalement dans la folie, quelqu’un peut réussir à vivre dans une cellule de confinement avec le minimum de contact humain représenté par les geôliers qu’il tabasse systématiquement ? Pour se faire, il grime son personnage et le met sur une scène avec un public, comme pour rappeler la soif de gloire qu’a toujours souhaité Peterson/Bronson, dans des scènes théâtrales où ce dernier prend la parole pour donner une vision totalement fantaisiste de lui-même.
Bronson
Certains dépeignent l’œuvre comme étant le Orange mécanique du XXIe siècle. La démarche semble tout de même très différente, car il s’agit d’un scénario inspiré de faits réels, la violence n’est pas totalement gratuite et le sexe quasi absent (une vague scène en 1h32 de film).
Bronson, réalisé par Nicolas Winding Refn, scénario de Norman Brock et Nicolas Winding Refn
Avec : Tom Hardy (Charlie Bronson), Matt King (Paul Daniels), Kelly Adams (Irene), James Lance (Le professeur d’arts plastiques)
Crédit photographique : Vertigo Films



source :  ici.

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